Le mariage et le melon, par hasard, sont bons

Lundi matin, a été plaidé devant le tribunal civil une piquante affaire de divorce. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme appartenant à une honoralbe famille,et qui, au commencement de l'année, a épousé un jeune sous-officier en garnison dans un fort.
Les deux jeunes gens s'adoraient et les parents de la demoiselle, en choisissant pour gendre un jeune militaire, habitué à prendre d'assaut les forteresses les mieux défendues, escomptaient déjà une nombreuse prospérité. Hélas! le marin n'en a pas pris le chemin. Sa femme, en effet, à l'appui de la demande en divorce qu'elle intente contre lui, produit un certificat constatant qu'elle est toujours... demoiselle. Cette marque de mépris, explique-t-elle, est une injure suffisamment grave pour motiver le divorce. a quoi le mari répond : "si j'ai agi ainsi, ou plutôt si je n'ai pas agi, c'était pour ménager une pudeur trop effarouchée. Je ne faisais que m'incliner (avec quelle délicatesse notons le chères lectrices) devant une volonté bien arrêtée, qui n'aurait même pas cédé à la violence".
Où est la vérité? Décision dans la huitaine.